MEDITATION
Un proverbe tibétain dit:
« Gompa ma yin, kompa yin »,
ce qui signifie littéralement:
« La méditation n’est pas, s’y habituer est ».
Cela veut dire que la méditation n’est rien d’autre que s’habituer à la pratique de la méditation.
Il est dit aussi: « La méditation n’est pas un effort mais une assimilation naturelle et progressive ». Cela veut dire que dans la mesure où nous pratiquons la méthode, la méditation s’élève peu à peu. En effet la méditation n’est pas une chose que nous pouvons « faire ». La méditation doit se produire spontanément une fois que nous maîtrisons parfaitement la pratique.
(P.100)
Extrait du Livre tibétain de la vie et de la mort de Sogyal Rinpoché. |
Nous sommes nombreux à connaître les immenses bienfaits de la méditation. Mais nous sommes moins nombreux à réussir à faire de la pratique une habitude qui change la vie.
Avant de vouloir changer ses habitudes il faut commencer par les reconnaître.
C’est grâce à la discipline que nous pourrons acquérir une profonde stabilité durable. La pratique régulière de la méditation nous permet, entre autre, de mieux gérer nos émotions, de développer l’estime de soi, et donc de nous créer plus de bien-être naturellement.
En effet, l’une des plus surprenantes et prometteuses découvertes scientifiques de ce début de 21ème siècle concerne les immenses bienfaits de la méditation. En pratiquant régulièrement la méditation, à raison d’une vingtaine de minutes par jour, entrecoupées de pauses régulières, nous contribuons à améliorer notre santé.
Nous limitons notamment les réactions inflammatoires à l’origine de nombreuses maladies, de diminuer la douleur physique et de rallonger la vie de nos cellules en protégeant les télomères (ces petits capuchons au bout de nos chromosomes).
La pratique régulière de la méditation permet de développer les facultés du cerveau, en renforçant la mémoire, la concentration.
Elle nous permet surtout de mieux comprendre nos émotions.
Quel que soit notre mode de vie, notre nature de bouddha demeure toujours présente – et toujours parfaite.
Certains jours, le ciel est complètement voilé et, du sol, en levant les yeux, il est difficile d’imaginer là-haut autre chose que des nuages. Pourtant, il suffit de se trouver dans un avion en vol pour découvrir qu’il existe, au-dessus d’eux, un ciel pur illimité. Ces nuages, qui nous avaient semblé occuper tout l’espace, apparaissent alors bien petits et bien lointains. Efforçons-nous de garder toujours présent à l’esprit que les nuages ne sont pas le ciel et ne lui « appartiennent » pas. Ils flottent et passent là-haut, d’une façon fortuite et légèrement ridicule.
En ce cas, où réside précisément cette nature de bouddha? Elle demeure dans la nature semblable au ciel de notre esprit. Totalement ouverte, libre et sans limites, elle est fondamentalement si simple que rien ne peut la compliquer, si naturelle qu’elle ne peut être corrompue ni souillée, si pure qu’elle est au-delà du concept même de pureté et d’impureté.
Comparer cette nature de l’esprit au ciel n’est, bien entendu, qu’une métaphore pour nous aider à imaginer son caractère illimité et universel. Comme il a été dit: elle est simplement notre conscience claire, parfaite de l’instant présent, cognitive et vide, nue et éveillée.
Dudjom Rinpoché écrivait :
Aucun mot ne peut la décrire.
Aucun exemple ne peut la désigner.
Le samsara ne peut la dégrader.
Le nirvana ne peut l’améliorer.
Elle n’est jamais née.
Elle n’a jamais cessé.
Elle n’a jamais été libérée.
Elle n’a jamais été victime de l’illusion.
Elle n’a jamais existé.
Elle n’a jamais été inexistante.
Elle ne connaît aucune limite.
On ne peut la ranger dans aucune catégorie.
(P.81)

Dudjom Rinpoché
La méditation a pour but d’éveiller en nous la nature semblable au ciel de notre esprit, de nous « introduire » à ce que nous sommes réellement: notre conscience pure et immuable, sous-jacente à la totalité de la vie et de la mort.
C’est dans la méditation que nous entrevoyons, puis réintégrons cette véritable nature que nous avons perdue de vue au milieu de l’effervescence et de la distraction de notre esprit.
Dans cet état d’esprit il nous est impossible de rester en paix plus de quelques instants, sans saisir immédiatement la moindre distraction. Nous sommes tellement agités et préoccupés que la conscience y est, dit-on, en proie au tourment intense d’une agitation extrême.
Nous sommes fragmentés en une multitude d’aspects différents. Nous ne savons pas qui nous sommes vraiment, ni à quelles facettes de nous-mêmes nous devons croire ou nous identifier. Tant de voix contradictoires, tant d’exigences et de sentiments se disputent le contrôle de notre vie intérieure que nous nous trouvons complètement dispersés… et notre demeure reste vide.
Ainsi, la méditation consiste à ramener l’esprit à sa demeure.
(P.94)

Vénérable Maha Samyos
Le Bouddha enseigna de 84 000 façons différentes afin de permettre de comprendre ses enseignements: « mes enseignements sont le fruit de ma propre expérience, s’ils sont en contradiction avec la vôtre, il ne faut pas les suivre ». Il existe, dans le bouddhisme, beaucoup de méthodes de méditation afin de permettre de se libérer des émotions perturbatrices et d’éveiller notre nature de sagesse et de compassion.
Quatre techniques sont particulièrement efficaces pour le monde moderne; elles sont des méthodes authentiques, chacun pourra les utiliser et en tirer profit. Ces techniques sont les suivantes:
- « Observer » la respiration: Cette première méthode est très ancienne et on la trouve dans toutes les écoles du bouddhisme. Elle consiste à laisser reposer son attention sur la respiration, avec légèreté et présence.
- Porter son attention sur une série de mouvements: Vous pouvez tout aussi bien porter votre attention sur les mouvements rythmés du corps plutôt que sur le souffle.
- Utiliser un objet: Cette troisième méthode que beaucoup trouvent très utile, l’esprit se pose légèrement sur un objet. Ce peut être un objet quelconque ou dont la beauté naturelle vous inspire particulièrement.
- Réciter un mantra: Une technique, largement utilisée dans le bouddhisme tibétain ainsi que dans le soufisme, le christianisme orthodoxe et l’hindouisme, consiste à unir l’esprit au son d’un mantra. La définition du mantra est « ce qui protège l’esprit ». Ce qui protège l’esprit de la négativité, ou encore ce qui vous protège de votre propre esprit.
Quelque soit la méthode employée, trois points sont à retenir car ils sont d’une importance fondamentale:
- L’attention
- La vigilance
- Et l’état spacieux
Il y a 25% d’attention, 25% de vigilance, et 50% d’état spacieux.
L’attention se porte sur l’objet, l’objet est le « moyen habile », la vigilance ramène l’esprit sur l’objet d’attention quand celui-ci s’est laissé distraire par une pensée ou une émotion. Enfin, l’état spacieux est l’espace dans lequel demeure notre esprit, il peut ainsi reposer dans la grande paix naturelle.
Quelquefois, le simple fait d’être spacieux suffit à lui seul à calmer l’esprit. Cette qualité spacieuse est l’esprit même de la méditation; c’est aussi la générosité de base de la méditation. Dans la pratique de shamatha, lorsqu’on peut allier cette détente spacieuse à l’attention focalisée sur le souffle, l’esprit se dépose peu à peu.
Le mot méditation a été utilisé à tort pour désigner shamatha.
Tout part des missionnaires et des explorateurs qui en voyant les moines en position assise, ont assimilé cette posture à une posture de méditation donc de réflexion.
Alors que shamatha c’est lâcher prise de la réflexion, il n’y a pas de cogitation.
Pour le terme « méditation », il n’y a pas de traduction: c’est shamatha en pali, shyiné en tibétain, shan en chinois, zen en japonais.
Méditation en latin n’a pas du tout le même sens. |
L’objectif de la méditation est la transformation personnelle. Ainsi vous amènerez votre esprit à être paisible et spacieux, à trouver la paix intérieure du contentement.
« Laissez reposer dans la grande paix naturelle cet esprit épuisé,
Battu sans relâche par le karma et les pensées névrotiques,
Semblables à la fureur implacable des vagues qui déferlent,
Dans l’océan infini du samsara ».
~ Nyoshul Khenpo Rinpoché
Le Karma, ou plutôt Karman, provient de la racine sanskrit « kṛ » qui signifie « agir, faire » et qui a donné dans nos langues le latin creare et le français créer. Par nos paroles, nos pensées, et nos actes nous contribuons à la « création » du karma et plus justement pour ne pas faire de redondance, à la fabrication du karma.
Notre esprit nous amène à penser, parler, agir. Il est comme le cultivateur dans un champ et les actions que nous accomplissons sont comme des graines que nous y semons. Ce que nous avons semé de par le passé, et dans les vies antérieures, sommeillent jusqu’à ce que les conditions nécessaires à leur maturation soient réunies.
Toutes nos actions du corps de la parole et de l’esprit fabriquent du karma « favorable » ou « défavorable » selon la motivation de départ. Les actions non vertueuses sèment les graines de la souffrance future et les actions vertueuses sèment les graines du bonheur futur. |
La nécessité d’être dans l’instant présent, afin de se connecter à notre véritable nature, EST la clef de l’enseignement.
La méditation c’est profiter de l’intervalle entre ce qui est passé et ce qui va suivre en étant dans le moment présent, c’est être connecté au silence.
Mais qu’est ce que le silence ?
Le silence c’est l’espace qui existe entre chaque bruit, chaque pensée, chaque émotion perturbatrice. Cet espace où le silence est un accès direct au moment présent, à la pleine conscience. C’est dans cet espace que nous trouvons la dimension spacieuse de notre esprit, de notre véritable nature. Et c’est dans cette dimension spacieuse que nous demeurons libres de toutes saisies égotiques, dans la claire lumière de « l’EspritCœur ».
Dans la méditation règne une simplicité ouverte et une qualité ordinaire presque magique… C’est donc un entraînement.
FONDAMENTALEMENT, LA MÉDITATION EST L’ÉTAT NATUREL.
Un jour un disciple harcelait le Maître Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö, il lui demandait sans répit comment méditer. Tant et si bien que, lorsque le maître lui répondit, ce fut d’une manière telle qu’il sut que la réponse était définitive:
« Écoute-moi bien, c’est ainsi: quand la pensée précédente est passée et que la pensée future ne s’est pas encore élevée, n’y a-t-il pas là un intervalle?
– Oui répondit le disciple,
– Et bien, prolonge-le: c’est cela, la méditation! »
(P.114)

Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö
ĀNĀPĀNASATI SUTTA
SATIPATTHĀNA SUTTA
Méditation guidée : Calme IntérieuR
Méditation guidée de fin de journée : quiétude
Relaxation totale de Sœur Chan Khong
Éveil à la pleine conscience
There is a revealing Tibetan saying:
« Gompa ma yin, kompa yin« ,
which means literally:
« Meditation is not, getting used to is ».
It means that meditation is nothing other than getting used to the practice of meditation.
As it is said, « Meditation is not striving, but naturally becoming assimilated into it. » As you continue to practice the method, then meditation slowly arises. Meditation is not something that you can « do »; it is something that has to happen spontaneously, only when the practice has been perfected.
(P.65)
Extract of Tibetan Book of Living and Dying, written by Sogyal Rinpoche. |
A lot of us are starting to recognise the benefits of meditation. But a lot less can manage to make the practice a life changing experience.
Before willing to change our habits, we must recognise them first.
It is thanks to discipline that we will obtain a profound and durable stability. A regular practice of meditation allows us, amongst other things, to deal with our emotions better, to develop self-esteem, therefore to create more wellbeing naturally.
Indeed, one of the most surprising and promising scientific discoveries of the beginning of the 21th century concerns the tremendous benefits of meditation. In practising meditation on a regular basis, about twenty minute every day all together with regular breaks in between, we can contribute to improve our health.
We are limiting considerably the inflammatory reactions which are the origin of many illnesses, to diminish physical pain and increase the life of our cells whilst protecting the telomeres (these small caps at the end of our chromosomes).
The regular practice of meditation allows us to develop the faculty of the brain, by consolidating memory, concentration.
It allows us to understand our emotions better.
So whatever our lives are like, our buddha nature is always there. And it is always perfect.
Some days the sky is completely obscured by clouds. When we are down on the ground, looking up, it is very difficult to believe there is anything else there but clouds. Yet we only have to fly in a plane to discover up above a limitless expanse of clear blue sky. From up there the clouds we assumed were everything seem so small and so far away down below. We should always try and remember: the clouds are not the sky, and do not « belong » to it. They only hang there and pass by in their slightly ridiculous and non-dependent fashion.
So where exactly is this buddha nature? It is in the sky-like nature of our mind. Utterly open, free, and limitless, it is fundamentally so simple and so natural that it can never be complicated, corrupted, or stained, so pure that it is beyond even the concept of purity and impurity.
To talk of this nature of mind as sky-like, of course, is only a metaphor that helps us to begin to imagine its all-embracing boundlessness. As it is said: It is simply your flawless, present awareness, cognizant and empty, naked and awake.
Dudjom Rinpoche wrote :
No words can describe it
No example can point to it
Samsara does not make it worse
Nirvana does not make it better
It has never been born
It has never ceased
It has never been liberated
It has never been deluded
It has never existed
It has never been nonexistent
It has no limits at all
It does not fall into any kind of category
(P.49-50)

Dudjom Rinpoche
The purpose of meditation is to awaken in us the sky-like nature of mind, and to « introduce » us to that which we really are, our unchanging pure awareness, which underlies the whole of life and death.
It’s in the meditation that we glimpse and return to that true nature that we have so long ago lost sight of amid the busyness and distraction of our minds.
In this state of mind we cannot stay still for longer than a few moments without grasping after distraction. We are so restless and preoccupied, that the consciousness is said to be agonizingly restless.
We are fragmented into so many different aspects. We don’t know who we really are, or what aspects of ourselves we should identify with or believe in. So many contradictory voices, dictates, and feelings fight for control over our inner lives that we find ourselves scattered everywhere, in all directions, leaving nobody at home.
Meditation, then, is bringing the mind home.
(P.60)

Venerable Maha Samyos
The Buddha teaches 84000 different ways in order to understand his teachings: « my teachings reflect my own personal experience, if they are opposed with yours, you should not follow them ». In Buddhism, many methods of meditation exist in order to be free from disturbing emotions and to awaken our nature of wisdom and compassion.
Four meditation techniques are particularly effective in the modem world; They are authentic methods, anyone can practice and benefit from. These techniques are as follow:
- « Watching » the Breath: The first method is very ancient and found in all schools of Buddhism. It is to rest your attention, lightly and mindfully, on the breath.
- Focus your attention on a serie of movements: You may as well pay your attention to the rhythmic movements of the body rather than the breath.
- Using an object: This method that a lot of people find useful, is to rest the mind lightly on an object. You can use an object of natural beauty that invokes a special feeling of inspiration for youhe mind is focusing lightly on this object.
- Reciting a mantra : A technique, used a great deal in Tibetan Buddhism (and also in Sufism, Orthodox Christianity and Hinduism), is uniting the mind with the sound of a mantra. The definition of mantra is « that which protects the mind. » That which protects the mind from negativity, or that which protects you from your own mind, is called mantra.
Regardless of the method employed, three points are to retain because their importance is fundamental:
- Attention
- Vigilance
- Spaciousness
There is 25% of attention, 25% of vigilance, and 50% of spaciousness.
Attention is drawn to the object, the « skilled mean », vigilance brings back the mind to the object of attention when this one is distracted by a thought or an emotion. Then lastly, the spaciousness is the space in which our mind lives, can also rest in a natural great peace.
Sometimes, the simple fact to be spacious is enough to calm the mind. This spacious quality is the mind of the meditation itself ; it’s also the basic generosity of meditation. In the practice of snamatha, when we link this spacious relaxation to the attention focused on the breathing, the mind is settling little by little.
The word meditation is used undeservedly to designate shamatha. It all started when missionaries and explorers saw monks in a seated position and assimilated this posture to a posture of meditation and not thinking. While Samatha is letting go of thinking, there is no pondering. For the term « meditation », there is no translation: it’s shamatha in pali, shyiné in tibetan, shan in chinese, zen in japanese. Meditation in latin hasn’t got the same meaning at all. |
The objective of meditation is personal transformation. This way you will bring your mind to be calm and spacious, to find inner peace and contentment.
« Rest in natural great peace this exhausted mind,
Beaten helpless by karma and neurotic thought,
Like the relentless fury of the pounding waves,
In the infinite ocean of samsara. »
~Nyoshul Khenpo Rinpoche
Karma, or rather Karman, comes from the Sanskrit root « kṛ » which means « to act, to do » and which has given in our languages the latin creare and the english create. By our words, our thoughts, and our actions we contribute to the « creation » of karma, more justly with no redundancy, to making your karma
Our mind leads us to think, speak, act. He is like the farmer in a field, and the actions we accomplish are like seeds that we sow. What we sowed in the past,and in our previous life, slumber until the conditions necessary for their maturation are met.
All our actions of the body of speech and mind create « favorable » or « unfavorable » karma according to the intention of departure. Non-virtuous actions sow the seeds of future suffering, and virtuous actions sow the seeds of future happiness. |
The necessity to be in the present moment of your mind, to connect to our true nature, IS the key of teaching.
The present moment is a refuge in which resides the natural great peace, because there is only the present moment free of the past that it was no and the future that does not yet exist.
Meditation is to take advantage of the interval between what happened and what will follow by being in the present moment of your mind, it is to be connected to silence.
But what is silence ?
Silence is the space in between each noise, each thought, each disturbing emotion. It’s in this space that we find the spacious dimension of our mind, our true nature. And it’s in this spaciousness that we remain free of egotistical grasps, in the clear light of the « MindHeart » (« EspritCœur »).
In meditation reigns an open simplicity and an ordinary quality almost magical… so it’s a practice.
FUNDAMENTALLY, MEDITATION IS THE NATURAL STATE.
One day a disciple kept pestering the Master Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö, asking him again and again how to meditate. So this time when the master replied, it was in such a way as to let him know that he was telling him once and for all:
« Look, it’s like this: When the past thought has ceased, and the future thought has not yet risen, isn’t there a gap?
– Yes, said the disciple,
-Well, prolong it: That is meditation. »
(P.79)

Jamyang Khyentse Chökyi Lodrö
18 RULES OF LIVING BY THE DALAI LAMA
ĀNĀPĀNASATI SUTTA
THICH NHAT HANH’S MESSAGE TO THE YOUTH